En octobre, un arrêté ministériel est passé sans faire de vagues : il définit pourtant un nouveau cadre légal concernant les animaux sauvages captifs. Présenté comme une simplification, ce texte réduit les règles assurant le bien-être déjà limité de ces animaux. Un retour en arrière pour la protection animale.
On n’en a pas entendu parler, mais le ministère de la Transition écologique et solidaire a fait passer un arrêté pour simplifier les régimes de détention des animaux sauvages, même concernant les espèces en danger d’extinction. Une décision qui favorise le commerce de ces espèces, ce qui est étonnant quand on sait que le trafic d’animaux exotiques se place juste derrière celui des armes et de la drogue : une aubaine pour les collectionneurs.
Désormais, il sera encore plus simple de traiter un animal sauvage comme un animal de compagnie, à l’instar de ces lionceaux avec lesquels certains font des selfies.
Des espèces en voie critique d’extinction peuvent même être possédées dans la limite de 10 individus chez un particulier, alors que pour certains, comme la tortue des Seychelles, il n’existe plus que 50 sujets vivant en milieu naturel.
Le certificat de capacité ne serait même plus nécessaire pour certains animaux (koalas, kangourous, carnivores non domestiques, chameau), remplacé par une simple télédéclaration sur internet. L’arrêté permettant la mise en place d’un contrôle des établissements détenant des espèces non domestiques a, quant à lui, été abrogé.
Après plusieurs combats contre différents arrêtés ministériels, One Voice se lance à nouveau dans une bataille juridique devant le Conseil d’État avec pour objectif de suspendre ce dernier arrêté sur la « faune captive ». Une démarche menée conjointement avec Biome, Centre Athéna et Sea Shepherd France. L’audience a eu lieu hier après-midi, il ne reste plus qu’à attendre le verdict.