Paroles d’animaux, c’est le dernier né de Karine Lou Matignon, écrivaine experte dans la relation Homme/animal. Un ouvrage enrichissant, troublant, mais qui devrait avoir sa place dans toutes les bibliothèques des amoureux des bêtes.
Vous aimez les animaux et vous pensez les connaître…Vous n’avez pas encore lu Paroles d’animaux.
Saviez-vous que les fourmis pouvaient faire jusqu’à 20 phrases de 10 à 20 mots ? Que certains oiseaux apprennent à parler comme le font nos bébés humains ? Que chez le dauphin, les mères enseignent à leurs petits une signature vocale propre, pouvant correspondre à leur nom et leur prénom ?
Il y a tant d’autres choses que ce livre nous apprend sur l’autre, que même une personne se sentant proche des animaux ne peut que constater le fossé que nos croyances ont fondé entre l’animal humain et l’animal non humain.
Pourtant, les bêtes ne sont pas si différentes de nous. Nous avons juste oublié comment les comprendre, nous avons perdu notre humilité en ne concevant le langage et l’intelligence que selon notre unique conception. Cette vision du monde est obsolète, et toutes les études menées jusque dans les années 1990 sont désormais repensées pour se mettre à hauteur d’animal. Et c’est fabuleux.
Il y a encore moins de 20 ans, les animaux n’étaient considérés que comme des êtres instinctifs, incapables d’affection ou de tout autre sentiment complexe. Tous leurs comportements devaient être régis uniquement par l’instinct de survie. Or, en ouvrant nos œillères, la science s’est rendu compte qu’ils étaient capables d’empathie, de se sentir mal pour la douleur d’autrui, de comprendre la peine de l’autre, parfois de mentir, de manipuler, d’apprendre et d’enseigner. Certaines espèces connaissent même le deuil. Et la communication, la langue parlée, si chère à l’humain, n’est pas en reste.
Tout cela les rapproche considérablement de nous et nous renvoie à nos propres expériences. Qui n’a jamais été confronté à une situation injuste pour un animal, fondée sur sa seule infériorité supposée ? Un manque de considération lié à la difficulté des animaux à s’exprimer comme nous, et surtout à notre propre difficulté à entendre ce qui diffère de nous.
À la lumière des nouvelles connaissances, l’auteur nous livre à certains moments ses propres souvenirs d’enfance et ses regrets, comme ces découvertes réveillent les nôtres.
J’ai appris de ces rencontres et ces connivences. Avant que la culture en place initie, que la famille et la société, de concert, trahissent les promesses et conditionnent. Avant que l’enfance puis l’adolescence plient sous les humiliations et l’ennui des conventions, il y a eu ce temps cru de l’impertinence et des affinités à poils et à plumes, cette volonté de comprendre à toute force le langage animal, de parler avec eux, comme eux, parce que eux, tout bien considéré, ils ne racontaient pas de conneries. » Karine Lou Matignon
Paroles d’animaux est un livre riche de savoir et fait le point sur toutes les dernières découvertes concernant le langage chez l’animal. Enfin, on cherche à comprendre les animaux pour ce qu’ils sont, ce qui les rend du coup beaucoup plus faciles à entendre.
Ils sont étonnants et n’ont pas fini de vous surprendre.