Hibou des marais en détresse, espèce de la faune sauvage européenne© CRSFS-LPOPACA
C’est sans les honneurs et pourtant non sans mérite qu’a fermé ce mois-ci le centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une incompréhension totale alors que ce centre était le seul de la région habilité à accueillir et soigner les animaux sauvages trouvés blessés.
Cette nouvelle tombe comme un couperet, entre colère et désarroi. En France, il est interdit pour les particuliers de recueillir et de soigner eux-mêmes des animaux sauvages blessés. Ce sont les centres de sauvegarde de la faune sauvage qui doivent s’en charger. En région PACA, il n’y en avait déjà qu’un seul, situé dans le Vaucluse. Désormais, il n’y en a plus du tout. Pourquoi fermer une structure d’une telle utilité ? Que vont devenir les animaux blessés ?
« Make our planet great again », oui, mais sans aide de l’État
Si la faune sauvage est sous la responsabilité des pouvoirs publics, ce ne sont pas eux qui prennent en charge les animaux en détresse. Pour cela, il faut compter sur une centaine de citoyens et des vétérinaires, tous bénévoles, ainsi que sur deux salariés de la LPO PACA (Ligue pour la protection des oiseaux).
Jusqu’à présent, l’État finançait en une maigre mesure le centre de sauvegarde du sud-est, propriété du Parc naturel régional du Lubéron et géré par la LPO. Mais pour 2019, ce budget, aussi petit soit-il, n’est plus assuré. La fin des emplois aidés a fini d’enfoncer le clou, car il est devenu financièrement impossible d’embaucher.
Sans financement, avec des frais supplémentaires et avec moins de personnel, c’est à regret que le centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région PACA a fermé ses portes le 7 février, ne pouvant garantir la prise en charge et les soins des animaux trouvés.
Et les animaux, que vont-ils devenir ?
Collision avec les voitures, tirs illégaux, dénichage, etc. Cela faisait 20 ans que le centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur réparait les erreurs faites par l’humain sur les animaux sauvages. En moyenne, 1.500 oiseaux et petits mammifères étaient soignés chaque année dans ce centre, situé à Buoux (84).
Désormais, les appels des particuliers alertant d’un animal blessé seront sous la responsabilité de l’Agence française de la biodiversité, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ainsi que des préfets de département. Vous trouverez la liste des coordonnées ici.
Les vétérinaires ont également la responsabilité déontologique de prendre en charge les animaux qu’on leur amène blessés, et ils doivent référer aux confrères compétents si les soins dépassent les connaissances de leur pratique.
En 20 ans, une dizaine de milliers d’animaux ont pu être sauvés et relâchés grâce au centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est donc avec beaucoup de regrets que nous lui rendons un dernier hommage, et que nous présentons nos condoléances à la biodiversité.
Source : LPO PACA